Histoire des Jardins de Palentia

On sait peu de choses avec certitude sur l’histoire des Jardins.

Un fait marquant est qu’aucun grand canal n’a jamais été creusé dans ni vers les Jardins. Le plus proche est un canal secondaire alimentant la dépression formant la Larme d’Ismara. Il existe bien sûr des canaux d’irrigation et de drainage dans les Jardins, mais rien de navigable, le relief étant trop accidenté. Si aucune cité n’y fut établie, on trouve les restes de nombreuses villes dont la plus grande encore aujourd’hui est le Grand Port de Sinn. C’est à partir des archives et de chroniques conservées dans cet hurrushina que cette histoire a été rédigée.

La région des Jardins rejoint l’Empire hespérien à une date inconnue mais très probablement tôt dans l’histoire de cet Etat. A l’époque de la Grandeur D’El, les Jardins regroupaient 250.000 personnes, et la Grande Plaine de Palentia, environ 1 million.

Lors de la guerre contre Seldon XV (10830 CM), la région fournit l’essentiel des troupes et se vide. En effet, suite aux guerres civiles et à l’assèchement général, de grandes étendues de terres étaient retournées à la steppe, hormis autour de la Larme d’Ismara et dans les Jardins proprement dits.

Lors de la guerre de Seldon XVI, la pression se fit trop forte sur l’Empire hespérien, la guerre étant perdue d’avance. L’Empereur Gai Sarmat Enlil, ne pouvant sauver ni lui ni son empire, décida de sauver l’essentiel de celui-ci : les dieux et les me remis à sa garde. Ces statues d’ersite d’or et de pierres précieuses, créées par les dieux eux-mêmes des millénaires plus tôt, furent envoyées dans l’endroit le plus viable de l’Empire : les Jardins. Ceci fut fait dans le plus grand secret et, pour que le souvenir même de cet endroit disparaisse, tout texte y faisant mention fut détruit : une grande partie des ouvrages de l’ancienne bibliothèque sont détruits à l’occasion, les archives fiscales et judiciaires sont réduites en cendres…. La population de la Grande Plaine est chassée des lieux, le canal alimentant la Larme d’Ismara est bouché et une colline artificiel en obstrue la perspective. Les villes et villages sont rasés et les gravats emportés dans les Failles Rouges. Des tribus de Martiens des steppes sont implantées sur les lieux. Des forts sont construits dans les Failles Rouges où de nombreuses mines flottantes sont installées. Le Jardin se referme sur lui-même, méfiant envers l’extérieur, attendant des jours meilleurs, lorsque l’Empereur viendra les rechercher, et ramener les dieux et les me à la capitale…

L’attente dura plus de 4.000 ans. Parfois des imprudents se risquaient dans les Failles, ou bien leur navire se perdait dans les brumes couvrant la Mer ; mais ils n’étaient pas envoyés par l’Empereur, et personne ne les revit jamais. En attendant, la situation se figea dans les Jardins, les prêtres y veillèrent ; rien d’essentiel ne fut oublié. Mais avec le temps, certains clans des Failles, plus pauvres, décidèrent d’envoyer des éclaireurs vers l’extérieur pour prendre contact avec les Martiens des steppes, et voir si on ne les avait pas oubliés… Les autorités du Grand Port de Sinn réagirent avec force et les elemshims coupables de sédition furent punis brutalement.

C’est dans ce contexte de guerre civile qu’un groupe d’aventuriers humains et martiens parvint dans les Jardins et réussit à se faire reconnaître comme légitimes représentants de l’Empire restauré. Rapidement, des contacts furent repris et par la suite les dieux réintégrèrent les temples pour la plus grande gloire de leurs gardiens et de l’Empereur.